Dans le voyage parfois tumultueux de la garde
partagée, il arrive souvent que les enfants résistent à l’idée de passer du
temps avec l’autre parent. Les raisons peuvent être nombreuses : peur, colère,
confusion ou tout simplement un désir de rester avec le parent chez lequel ils
se sentent le plus en sécurité. Quelle que soit la cause, cette situation peut
être délicate à gérer pour les parents et perturbante pour les enfants.
Dans cet article, nous plongerons dans les profondeurs
de ce défi délicat, explorant les raisons derrière la résistance des enfants,
les conséquences potentielles de cette résistance et surtout, des stratégies
éprouvées pour rétablir un équilibre sain dans la vie de votre enfant. Que vous
soyez parent en garde partagée ou que vous connaissiez quelqu’un qui l’est,
continuez votre lecture pour découvrir des conseils pratiques sur la manière de
naviguer avec compassion et intelligence dans ce voyage émotionnel.
Ensemble, nous allons explorer comment créer un
environnement favorable à la transition tout en préservant le bien-être de
votre enfant, afin que la garde partagée puisse devenir une expérience positive
et enrichissante pour tous les membres de la famille.
Comprendre
les raisons de la résistance
Imaginez ceci : votre enfant se cramponne à vous, les
larmes aux yeux, refusant catégoriquement de quitter votre côté pour rejoindre
l’autre parent. C’est un scénario déchirant auquel de nombreux parents en garde partagée sont confrontés à un moment donné. Mais avant de juger
cette réaction comme de la simple rébellion ou de l’entêtement, il est
essentiel de plonger plus profondément dans les raisons de cette résistance.
La première étape pour faire face à cette situation
difficile consiste à comprendre ce qui se passe dans l’esprit de votre enfant.
La résistance à passer du temps avec l’autre parent peut être alimentée par une
multitude de sentiments complexes.
- Peur de l’inconnu : Les enfants peuvent se sentir anxieux à l’idée de
quitter leur environnement familier pour quelque chose de nouveau et inconnu,
même s’il s’agit de chez leur autre parent.
- Peur de l’abandon : Votre enfant peut craindre que passer
du temps avec un parent signifie être abandonné par l’autre. Ils ont besoin de
réassurance quant à votre amour inconditionnel.
- Conflits de loyauté : Les enfants aiment leurs deux
parents et peuvent se sentir coupés en deux, craignant de blesser l’un ou
l’autre parent en passant du temps avec l’un d’eux.
- Conflits non résolus : Des désaccords persistants entre les
parents peuvent créer un climat tendu, ce qui rend les visites chez l’autre
parent moins attrayantes pour l’enfant.
- Besoin de contrôle : Les enfants ont un besoin naturel de
contrôle sur leur vie. Résister peut être leur façon de maintenir un sentiment
de contrôle dans une situation souvent perçue comme hors de leur contrôle.
Stratégies
pour résoudre la résistance de votre enfant à rendre visite à l’autre parent
Écoutez activement l’enfant
- Créez un espace sûr : Tout d’abord, assurez-vous que votre
enfant se sent en sécurité pour parler ouvertement. Évitez de le juger ou de le
critiquer. Laissez-le savoir que ses sentiments sont valides et qu’il a le
droit de les exprimer. Créer un climat de
confiance est la première étape pour
qu’il se sente à l’aise de partager ses pensées et ses inquiétudes.
- Posez des questions ouvertes : Posez des questions qui encouragent
l’enfant à s’exprimer davantage. Plutôt que de demander simplement
“Pourquoi ne veux-tu pas y aller ?”, demandez par exemple, “Peux-tu
me dire ce qui te préoccupe quand tu vas chez l’autre parent ?”. Les
questions ouvertes favorisent une discussion plus approfondie et montrent que
vous êtes réellement intéressé par ses sentiments.
- Montrez de l’empathie : Validez les
émotions de votre enfant en exprimant de l’empathie.
Vous pourriez dire quelque chose comme “Je peux voir que cela peut être
difficile pour toi” ou “Il est normal de se sentir ainsi
parfois”. Montrer de l’empathie ne signifie pas nécessairement que vous
approuvez son refus, mais cela montre que vous comprenez ses émotions et que
vous êtes là pour le soutenir.
- Évitez la réaction défensive : Même si les commentaires de votre
enfant peuvent être difficiles à entendre, évitez de devenir défensif. Réagir
avec colère ou frustration ne fera qu’aggraver la situation. Gardez à l’esprit
que votre objectif est de comprendre et de résoudre les problèmes, pas de
blâmer l’enfant.
Encourager la communication avec l’autre parent
- Ouverture et partage d’informations : Créez un espace de
communication ouvert et bienveillant entre les parents. Échangez des
informations importantes concernant l’enfant, telles que les motifs de la
résistance, les préoccupations spécifiques ou les événements récents. Plus vous
partagerez d’informations, plus vous aurez une vision complète de la situation.
- Écoute mutuelle : Écoutez attentivement les préoccupations et les
points de vue de l’autre parent. Il est crucial de ne pas minimiser les
inquiétudes de l’enfant, mais aussi de comprendre les perspectives et les
sentiments de l’autre parent. Une communication empathique peut contribuer à
désamorcer les conflits potentiels.
- Développez un plan de soutien commun : Collaborez pour élaborer un
plan de soutien pour l’enfant en résistance. Identifiez les moyens de rendre
les transitions plus faciles, de rassurer l’enfant et de résoudre les problèmes
sous-jacents. En travaillant ensemble, vous montrez à l’enfant que les deux
parents sont là pour son bien-être.
- Soyez constants dans votre approche : Assurez-vous que les règles
et les routines sont cohérentes entre les deux foyers. Cela aidera l’enfant à
se sentir plus en sécurité et moins déstabilisé par les différences entre les
maisons parentales.
- Envisagez une médiation professionnelle : Si la résistance de l’enfant
persiste malgré vos efforts, envisagez de faire appel à un médiateur ou à un thérapeute
familial spécialisé dans les questions de garde partagée. Ils peuvent
fournir des outils et des stratégies pour surmonter les obstacles à la
communication.
Créer un environnement positif pour les visites
- Rendez les visites agréables et engageantes : Lorsque votre enfant se rend
chez l’autre parent, faites en sorte que ces moments soient agréables et
stimulants. Proposez des activités qui suscitent l’enthousiasme de l’enfant.
Cela peut être aussi simple que de jouer à des jeux, de lire des histoires ou
de cuisiner ensemble. L’objectif est de créer des souvenirs positifs et
d’associer les visites à des moments amusants.
- Planifiez des activités amusantes pour l’enfant : Pensez à ce que votre enfant
aime faire et planifiez des activités en conséquence. Demandez-lui quelles sont
ses préférences et intégrez-les dans les visites. Si l’enfant participe
activement à la planification des activités, il aura plus de chances de
s’investir positivement.
- Créez une atmosphère détendue et sans tension : Veillez à ce que les visites
se déroulent dans une atmosphère détendue, exempte de tensions et de conflits.
Évitez les discussions conflictuelles en présence de l’enfant. Si des
désaccords surviennent, traitez-les de manière privée et respectueuse.
- Restez ouvert à la flexibilité : Soyez flexible en ce qui concerne la
structure des visites. Si l’enfant exprime le désir de passer plus de temps
avec l’autre parent ou de revenir plus tôt, essayez de répondre à ses besoins
autant que possible. La flexibilité démontre que vous tenez compte de son
bien-être.
- Favorisez une transition en douceur : Évitez les départs brusques
ou les retours précipités. Créez une transition en douceur entre les deux
foyers en prenant le temps de dire au revoir de manière affectueuse et
d’accueillir l’enfant chaleureusement lors de son retour.
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Respecter les limites de l’enfant
- Évitez de forcer l’enfant à rendre visite s’il résiste : Il peut arriver que, malgré
tous les efforts déployés, votre enfant continue de résister à rendre visite à
l’autre parent. Dans ces cas, il est crucial d’éviter de forcer l’enfant à
contrecoeur. Forcer un enfant peut entraîner un sentiment de traumatisme et de
détresse, ce qui peut avoir des conséquences à long terme sur sa relation avec
le parent en question.
- Respectez les limites en
fonction de l’âge et des besoins : Comprenez que les besoins et les limites de l’enfant
évoluent en fonction de son âge. Les jeunes enfants peuvent avoir besoin de
plus de stabilité et de proximité avec le parent qui s’occupe d’eux au
quotidien, tandis que les adolescents peuvent nécessiter plus d’autonomie et de
flexibilité. Respecter ces différences individuelles est essentiel pour le
bien-être de l’enfant.
En fin de
compte, la garde partagée est un voyage complexe, et la résistance de l’enfant
à rendre visite à l’autre parent peut être l’une de ses étapes les plus
délicates. Cependant, en adoptant des approches axées sur la compréhension,
l’empathie et le respect des besoins de l’enfant, nous pouvons contribuer à
créer un environnement où nos enfants se sentent soutenus, aimés et écoutés.
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